Ici, on parle des films où le rock est le personnage principal!Balayage historiqueC’est avec l’avènement médiatique d'Elvis Presley, et la retransmission de ses chansons dans les salles obscures, que le cinéma commença à être perçu comme un moyen de diffusion très efficace pour le rock. Rapidement, les producteurs travaillant au sein de ces deux industries du divertissement et de la culture populaire trouveront des intérêts communs et comprendront le bénéfice commercial d’une collaboration suivie.
Dans les Années 50, des films reflétant une jeunesse rebelle, rejetant les conventions imposées par la famille et l'autorité parentale, apparaissent sur le grand écran, ouvrant la voie à la culture rock. En 1954,
L’Équipée sauvage (
The wild one), film de Laslo Benedek, avec Marlon Brando inaugure le genre « film de motard ». C’est en 1955, avec le triomphe de
Graine de violence (
Blackboard Jungle) réalisé par Richard Brooks dans lequel on peut entendre
Rock around the clock de Bill Haley, que le rock s’associe réellement au cinéma.
En 1956, Elvis Presley tourne
Love me tender réalisé par Robert D. Webb. Le film dans son propos n’a rien de revendicatif, il s’agit plutôt d'un western romantique, mais la musique y est ! La même année, en 1956, c’est au tour d’Eddie Cochran, Little Richard et Fats Domino de figurer au générique de
La blonde et moi (
The Girl Can't Help It) réalisé par Frank Tashlin. Suivront dans la fin des années 50, un grand nombre de productions plus ou moins intéressantes dont
Don’t know the Rock de Fred F Sears,
Rock Rock Rock (1956) de Will Pric,
Mr. Rock and Roll (1957) de Charles S. Dubin, avec Little Richard, et Chuck Berry, etc. ...
Dans les années 60, en Californie, les Beach Boys sont les représentants d’un style pop-rock insouciant, qui dépeint les joies d’une vie hédoniste remplie de surf, de plage, de soleil et de jolies filles. Ce style sera à l’origine d’un nouveau genre de film : le Beach movies retranscrivant en image l’esprit des chansons. Mais, c’est plutôt en d’Angleterre que la nouvelle vague pop déferle avec l’arrivée des Beatles. Le réalisateur Richard Lester tournera avec le groupe,
Hard Day's Night (
4 garçons dans le vent) (1964), puis
Help en 1965. En 1967, les Beatles apparaissent dans
Magical Mystery Tour, un film réalisé pour la télévision par Bernard Knowles et en 1968, en pleine époque psychédélique sortira le film d’animation
Yellow Submarine (
le sous-marin jaune) réalisé par George Dunning basé sur la musique des Beatles. Après 1966, et l’apparition du mouvement hippie, le genre documentaire prend une place importante avec
Don’t look back (1967) de DA Pennebaker consacré à Bob Dylan, et
Sympathy for the devil (appelé aussi
One one) (1968) de Jean-Luc Godard, avec The Rolling Stones.
Les années 70 sont marquées par la profusion de festivals en plein air dont certains sont filmés. Le plus grand étant incontestablement le concert de
Woodstock en 1969, filmé par Michael Wadleigh. Pour l’anecdote, un jeune assistant nommé Martin Scorsese travailla au montage du film. Au cours de cette décennie, les stars du rock apparaissent également au cinéma dans des rôles de composition : Mick Jagger (
Ned Kelly, 1970), Bob Dylan (
Pat Garrett Et Billy the Kid, 1973), David Bowie (
L'Homme qui venait d'ailleurs, titre original
The man who fell the earth, 1976). D’autres musiciens s’essayeront même à la mise en scène comme Frank Zappa (
200 Motels, 1971). Enfin, une première génération de réalisateurs qui ont grandi avec le rock and roll chercheront comme George Lucas avec
American Graffiti (1973) à représenter dans leurs œuvres leurs souvenirs d'adolescents. Ce fut également l’époque des opéras rock, avec en tête
Jesus Christ Superstar (1973) de Norman Jewison. D’autres grands films sur le rock verront le jour dans cette période, comme
The Last Waltz en 1978, ou Martin Scorcese réalise, et filme le dernier concert du groupe The Band avec Bob Dylan, Paul Butterfield, Eric Clapton, Neil Diamond, Dr. John, Joni Mitchell, Van Morrison, Ringo Starr, Neil Young.
À partir de 1980, fiction et documentaire s'entrecroisent pour donner naissance à quelques films marquants :
Rude Boy (1980) de David Mingay, film qui dépeint, au début des années Thatcher, le quotidien morose d‘un jeune homme sans grand avenir qui travaille un temps comme roady sur les tournées du groupe punk The Clash.
The Great Rock'n'Roll Swindle (1980) de Julien Temple, avec les Sex Pistols
The wall (1982) de Alan Parker, avec Bob Geldoff, une allégorie retraçant la descente aux enfers programmée de Pink, une star de rock névrotique, sur la musique des Pinkfloyd
This is Spinal Tap (1984) réalisé par Rob Reiner décrit les vicissitudes d’un groupe de hard rock minable.
Sid and Nancy (1986) réalisé par Alex Cox, avec Gary Oldman et Chloe Webb, raconte la tragique histoire d'amour qui lia Sid Vicious, bassiste du groupe des Sex Pistols, a Nancy Spungen, une de ses groupies.
Depuis les années 90, le film de rock se cristallise beaucoup sur les biopics :
The Doors (1991), réalisé par Oliver Stone, avec Val Kilmer
Year of the horse (1997) film documentaire de Jim Jarmusch avec Neil Young
Dig (2004) de Ondi Timoner avec les Brian Jonestown Massacre et les Dandy Warhols
Last Days (2005) de Gus Van Sant, pour une évocation des derniers jours de Kurt Cobain
Walk the line (2005) de James Mangold, avec Joaquin Phoenix. Le destin du chanteur country-rock Johnny Cash
Control (2007), un film de Anton Corbijn, sur la vie du chanteur Ian Curtis (Joy Division)
Joe Strummer : The Future Is Unwritten (2007) un film de Julien Temple, sur le chanteur et leader des Clash.
Sources et ressources bibliographiques :
Eduardo Guillot, Rock et ciné, Ed. La Mascara, 2000
« Graines de violence : 15 films rock'n'roll », in Rock & Folk, avril 2008.
Voilà, c'est à vous de complèter ce poste, en parlant des bons films où le rock est le personnage principal!