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L'histoire de la Guitare classique. (1/2)

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Toni

Toni

Proche-Orient ancien
On croît que l'histoire de la guitare remonterait jusqu'au Proche-Orient antique. Là-bas, les archéologues ont retrouvé des instruments de musique et leurs représentations qui seraient les premiers points de repère ou indicateurs du début incertain de l'histoire de la guitare.
Parmi les fouilles faites à Babylone, les plus intéressantes ont révélé des plaques d'argile datant de 1900 à 1800 avant J.-C. Ces plaques représentent des personnages nus jouant d'instruments de musique dont quelques uns présentent une ressemblance quelconque avec la guitare. Un examen de près de ces plaques montre que les instruments représentés, ressemblant à la guitare, possèdent un corps et un manche distincts. Le dos de ces instruments est sans doute plat; la façon dont le prêtre tient l'instrument contre sa poitrine exclut la possibilité que ces instruments aient une forme incurvée. Il est clair que c'est la main droite qui pince les cordes. Sur l'instrument représenté, le nombre de cordes n'est malheureusement pas clair, mais sur une autre plaque, au moins deux cordes sont visibles sur l'instrument. On a mis en évidence des représentations d'instruments ressemblant à la guitare en Assyrie, à Susa (une ancienne ville au nord du Golfe persique: capitale de l'Empire perse, et au Luristan, région de l'ancienne Perse.
Égypte et Rome
Au tout début, le seul instrument à cordes pincées en Égypte était la harpe en forme d'arc. Plus tard, il y eut un instrument ayant un manche possédant des frettes méticuleusement marqués, probablement faits de boyau animal, qui faisaient le tour du manche. Éventuellement, quelques uns de ces traits caractéristiques évolueront vers un instrument plus perfectionné qui sera le prédécesseur non seulement de la guitare mais de tous les instruments à cordes pincées et à cordes frottées avec un archet. Suite à des développements ultérieurs, cet instrument se rapprochera encore plus, de par la forme, à la guitare.
L'instrument qui a existé durant la période romaine (30 av. J.-C.-400 ap. J.-C.) est fait entièrement de bois. La caisse en cuir brut est remplacée par une caisse en bois sur laquelle cinq groupes de petites rosettes sont visibles. Cet arrangement a duré jusqu'au 16ème siècle. Sur un instrument trouvé dans une tombeau copte en Égypte, on remarque que les courbes des côtés sont déjà bien prononcées et la ressemblance avec la forme d'une guitare est apparente. L'arrière de l'instrument est devenu totalement plat plutôt que courbé vers l'avant de la caisse, l'avant et l'arrière de la caisse sont maintenant joints et tenus en place par des éclisses de bois qui forment les côtés. Ces caractéristiques sont encore visibles chez la guitare moderne.
Europe du Moyen-Âge
Le premier instrument à cordes connu, originaire d'Europe du Moyen-âge, remonte jusqu'au 3ème siècle ap. J.-C. Un examen de cet instrument du 3ème siècle révèle une caisse ronde se terminant en un manche large. Ce type d'instrument continua d'être utilisé pendant plusieurs années. On a retrouvé aussi une description d'instruments datant de l'époque carolingienne (environ 751-987 ap. J.-C. jusqu'à 911 ap. J.-C.) qui pourraient provenir de France ou d'Allemagne.
L'instrument carolingien est rectangulaire, la caisse étant à peu près de même longueur que le manche, la tête du manche est plus large, percée et contient de petites mécaniques auxquelles les cordes sont attachées. Dans certaines illustrations, on note quatre mécaniques, cinq dans d'autres. Les cordes, d'un nombre correspondant, sont jouées de deux manières: soit avec un plectrum ou avec les doigts. L'instrument carolingien conserva sa forme jusqu'au 14ème siècle.
À la même époque, un autre instrument vit le jour côte à côte avec l'instrument carolingien. Ce nouvel instrument avait une caisse différente, passant d'une forme rectangulaire à une légère forme courbée. Des représentations de ce nouvel instrument peuvent être trouvées dans certaines cathédrales anglaises. Des peintures d'instruments ressemblant à la guitare ont été mises à jour dans des cathédrales françaises et espagnoles avant le 14ème siècle.
Guitarra Latina et Guitarra Morisca
La Guitarra Latina et la Guitarra Morisca étaient distinctes. La Guitarra Morisca a été apportée par les Maures, de là son nom. Sa caisse était ovale et comportait plusieurs rosettes sur le dessus. Les Arabes, traversant l'Égypte dans leur grand voyage pour compléter la conquête musulmane d'Afrique du Nord et de l'Espagne, pourraient avoir conçu et transmis les caractéristiques d'origine de leur instrument aux luthiers d'Europe de l'Ouest. Il est possible aussi que les premières guitares espagnoles aient été créées en Europe. On peut être seulement certain que l'influence des Arabes en Espagne a préparé le terrain pour l'avènement de la guitare.
La Guitarra Latina cependant, était caractérisée par des côtés courbés. On pense qu'elle est arrivée en Espagne d'un autre pays européen. C'est ce type de guitare qui sans doute est à l'origine de la guitare moderne.
La popularité acquise par la guitare peut être attribuée aux troubadours et au fait qu'ils étaient nomades. Ainsi, la guitare pourrait être arrivée de Provence, vers l'Espagne en passant par la Catalogne. La guitare pourrait ensuite avoir passé en Espagne grâce à des troubadours itinérants espagnols. Dans l'Europe du Moyen Âge, ces troubadours voyageaient sans cesse. Leurs compositions musicales ainsi que leurs performances ont contribué à enrichir la culture musicale en général et ont donné un important élan à la popularité de la guitare sur le continent
Le 16ème siècle
Jusqu'au Moyen Âge, une grande partie des connaissances sur la guitare et son évolution était déduite d'oeuvres, d'écrits, de peintures et de sculptures. Il en découle que beaucoup d'inexactitude est associée à ces connaissances.
Au début du seizième siècle, cependant, on trouve beaucoup plus de fiabilité dans ces connaissances à cause de l'apparition d'instruments qui existent encore aujourd'hui. Des guitares du seizième siècle apparaissent sous forme de vihuela de l'époque de Luis Milan, de guitare Rizzio de France, de chitarra battente d'Italie.
La Vihuela
En Espagne, apparaît un autre instrument: la vihuela (voir fig.1-2). À l'origine, la vihuela était une petite guitare à quatre et cinq cordes. Vers la même époque, au 16ème siècle, on vit l'apparition du luth (fig.3) comme instrument favori de l'aristocratie dans presque toute l'Europe. Sauf en Espagne cependant. Dans ce dernier pays, le luth était associé aux Maures et à leur domination tyrannique. Pour cette raison, les Espagnols n'étaient pas attirés facilement par cet instrument. Ils appréciaient cependant la musique composée pour le luth, mais en cherchant un moyen de jouer cette musique sur un instrument différent du luth. Les aristocrates, eux, se tournèrent vers la populaire guitarra avec ses quatre doubles cordes. Toutefois, une guitare avec seulement quatre cordes n'était pas assez puissante pour rencontrer les besoins de la musique polyphonique complexe. De plus, les aristocrates d'Espagne dédaignaient cette guitare qui était alors l'instrument associé à la basse classe. Dans le but de trouver une solution à cet état de fait, la guitare à quatre cordes fut agrandie et on en fit une guitare à six cordes doubles accordées de la même façon que la guitare actuelle à six cordes simples à l'exception de la troisième corde, accordée un demi-ton plus bas. C'était l'instrument qui allait être connu sous le nom de vihuela.
Dans sa forme la plus avancée, la vihuela était une guitare avec six cordes doubles faites de boyau animal. La forme la plus grande de vihuela mesurait quelques quatre pouces de plus que la guitare moderne. Le manche avait douze frettes.
Un des premiers vihuelistes, dont les publications nous sont connues était Luis Milan, né en 1500. En 1535, il publia un livre, Libro de Musica de Vihuela de Mano Intitulalo "El Maestro". C'est probablement l'ouvrage le plus important de Luis Milan.
La dernière vihuela connue remonte à 1700 et représente le stade final de développement de l'instrument. Ses frettes sont en métal, les courbes de la caisse sont plus prononcées et la rosette est de type ovale. Cet instrument a joui d'une popularité évidente vu la grande quantité de musique écrite pour lui et qui existe encore. La musique pur la vihuela était écrite en notation de tablature: dans ce système, chaque ligne de la portée représente une corde de l'instrument. Dans le système de tablature espagnole et italienne, la première corde est représentée par la ligne du bas, tandis qu'en tablature française et anglaise, c'est le contraire. Les chiffres sur les lignes indiquent le frette où on doit appuyer le doigt sur une corde associée à la ligne. Les valeurs de notes sont indiquées par les représentations de divers types de notes au-dessus de la portée. Ces valeurs de notes sont semblables à notre système de notation actuel.
Les premiers à publier des oeuvres de tablature espagnole pour la vihuela furent Luis de Milan en 1535, Luis de Narvaez en 1538, Alonso de Mudarra en 1546.Cette collection de tablatures contient les plus belles compositions instrumentales de la Renaissance. Le 16ème siècle a été l'âge d'or de la musique de vihuela espagnole.
La guitare à quatre séries de cordes
La guitare égyptienne à quatre cordes, une fois arrivée en Europe, subit un important changement de forme. Le nombre de cordes devint variable, passant de trois, quatre à cinq cordes. Cependant, la guitare à quatre cordes (fig.4) se révéla la plus populaire vers la fin du Moyen Âge.
Au 15ème siècle, les expressions chitarra et chitarino (Italie), guitarra (Espagne), quitare, quinterne (France), et gyterne (Angleterre) faisaient allusion à un instrument au dos arrondi qui plus tard évolua et devint la mandoline. Au 16ème siècle seulement, plusieurs des expressions ci-haut mentionnées furent utilisées pour désigner les membres de la famille de la guitare. [Tyler James, 1997]
La guitare à quatre cordes était en fait une guitare à quatre doubles cordes dans la majeure partie de l'Europe sauf en Italie où la première corde était simple, et la guitare en Italie était accordée différemment du système standard. Alors qu'en général la pratique était d'accorder en octave la paire la plus basse de cordes, chacune des trois autres paires étant accordées, en unisson, les Italiens accordaient les deux premières paires de cordes en octave, les deux paires les plus basses étant accordées en unisson. La première corde était simple. Le plus souvent, l'Italie et les autres pays d'Europe accordaient leurs guitares en sol, do, mi, la.
En Espagne, il y avait deux principaux systèmes d'accordement de la guitare à quatre séries de cordes. Le premier consistait à accorder la guitare en sol, ré, fa dièse, si. Ce système était plus approprié pour les vieilles ballades et la musique golpeada (musique exécutée en accords) que pour la musique actuelle. L'autre système était identique à la façon dont les quatre premières cordes de la guitare moderne sont accordées.
La première des tablatures espagnoles contenant de la musique sérieuse pour la guitare à quatre séries de cordes fut celle de Alonso Mudarra. On y trouve quatre fantasias, une pavana et la romanesca "Gárdame las Vacas". Le second ouvrage destiné à la guitare à quatre séries de cordes est Orphelina Lyra de Miguel de Fuenllana. Le dernier ouvrage contenant de la musique pour cet instrument fut l'ouvrage de Juan Carlos Arnat's Guitarra Española y Vandola de cinco Ordenes y de Quatro, en 1586.
À mesure que ces tablatures espagnoles étaient publiées, la guitare à quatre séries de cordes connaissait une popularité croissante en France et en Italie. En Italie, une collection de musique pour la guitare était publiée à Venise sous le titre Libro de tabolatura de chitarra, par Paolo Virchi. Le nombre croissant de publications était équivalent au nombre de joueurs de guitare.
En France, l'édition de musique eut des effets marqués. De 1551 à 1555, cinq livres de tablatures pour guitare furent publiés à Paris par Adrien Le Roy et Robert Ballard. Ces livres contiennent des fantaisies et des pièces de musique de danse telles que branles, galliards; de la musique pour chant et guitare: psaumes, chansons. Ces compositions provenaient de plusieurs maîtres. On y voit la preuve qu'une vraie école de guitare a existé en France au 16ème siècle.
D'allemagne, nous retenons les noms de deux joueurs de guitare: Michael Janusch et Michel Mulich.
Il doit y avoir existé un grand nombre d'autres guitaristes, dans ces pays, qui demeureront pour toujours anonymes, leur musique n'ayant jamais été éditée car, à cette époque, il était presque impossible de publier sans une sanction royale.
La guitare à cinq séries de cordes
Au Moyen Âge, des guitares à trois, quatre et cinq cordes ont coexisté. À partir du 15ème siècle, la guitare à quatre doubles cordes devint la plus populaire. Au 16ème siècle, elle fut, à son tour, supplantée par la guitare à cinq doubles cordes (fig.5).
La première preuve d'une guitare à cinq séries de cordes nous est donnée par une gravure italienne datant du 15ème siècle. L'instrument en question est au moins aussi grand que la guitare moderne, la caisse semble plus grande que celle de la guitare actuelle. Sa construction soignée attire notre attention sur l'excellent travail d'artisanat pour lequel les luthiers italiens de cette époque étaient réputés.
Il existait un instrument, parent avec la guitare à cinq séries de cordes, connu sous le nom de chitarra battente (fig.6). La chitarra battente est caractérisée par une caisse de résonance à l'arrière courbé légèrement vers l'extérieur (fig.7) contrairement à l'arrière plat de la caisse de la guitare moderne. Le chevalet se terminait par des dessins en forme de feuilles à chaque extrémité. Les frettes, faits de boyau animal, étaient collés, et un chevalet, semblable à celui utilisé sur le luth, était collé sur la caisse. L'arrière de la caisse était décoré de rayures blanches. Ces derniers motifs sont devenus très populaires plus tard. À ses débuts, la chitarra battente était surtout un instrument joué en arpégeant. Au début du 16ème siècle, elle fut utilisée pour jouer en monocorde en plus d'être utilisée pour arpéger. La popularité de la guitarra battente est illustrée par ses fréquentes représentations en peinture.
La guitare Rizzio française est également décorée avec beaucoup de goût. Elle est décorée d'écailles de tortue, d'ivoire, de nacre, et de bois d'ébène.
En Espagne, l'ouvrage le plus complet sur la guitare à cinq séries de cordes a été publié à Barcelone en 1586. Écrit par Juan Carlos Amat, l'ouvrage possède une section concernant une nouvelle méthode pour jouer de la guitare à cinq séries de cordes et contient plusieurs compositions dédiées à cet instrument.
En conclusion: la guitare à cinq séries de cordes provient du développement et de l'évolution de la guitare à quatre séries de cordes. La guitare à cinq séries de cordes était accordée selon A-D-G-B-E comme les cinq premières cordes de la guitare moderne. Puisque la guitare à quatre séries de cordes était accordée comme les quatre premières cordes de la guitare moderne, on en conclut que l'addition de la corde basse A a donné naissance à la guitare à cinq séries de cordes. La guitare à cinq séries de cordes est apparue en Italie, y a connu la faveur ainsi qu'une popularité croissante à travers l'Europe du 16ème siècle.
Le 17ème siècle
Sous le patronage de la noblesse européenne, la guitare a connu premièrement une reconnaissance comme instrument qui devint par la suite indispensable. Le nombre de compositeurs pour cet instrument, de guitaristes, et de fabricants de guitares atteignit des proportions insoupçonnées. L'amélioration des méthodes d'édition et de publication nous a permis de connaître les noms de ces compositeurs, guitaristes et luthiers.
C'est un fait connu que le roi Louis XIV de France lui-même jouait de la guitare et que c'était son instrument favori. Il eut comme professeur un des plus importants guitaristes français dont le nom nous est connu - Robert de Visée (1650-1725). Jean Baptiste Lully était un grand compositeur à cette époque. Il jouait de la guitare et a composé pour cet instrument.
Nous connaissons les noms de plusieurs fabricants de guitare de l'époque baroque française. René Voboam représente le summum de l'école de fabricants de guitare en France (fig.Cool durant le 17ème siècle. Il a fabriqué une guitare datée de 1641. Cette guitare est un exemple de fabrication d'instrument avec beaucoup d'ornements. Alexandre Voboam et son fils Jean firent aussi des guitares représentatives du 17ème siècle.
Influence germanique
En Hollande,au 17ème siècle, il y eut un très grand nombre d'ouvrages de musique pour la guitare publiés. L'oeuvre d'Isabel van Laughenhove est représentative de cette époque. Mais, c'est en Allemagne que la guitare atteignit sa plus grande popularité en Europe du Nord. Heinrich Schütz (1585-1672), Samuel Scheidt (1587-1654) et Johann Hermann Schein (1586-1630) ont joué un rôle important.
Parmi les guitares allemandes qui existent encore, notons la première guitare connue fabriquée en Allemagne par Jacobus Stadler en 1624. Sa caisse est typiquement courbée, possède des rayures à l'arrière et démontre une forte influence des luthiers italiens. Une guitare du 17ème siècle d'un type totalement différent a été fabriquée par un prêtre, le père John de Apsom. L'arrière de l'instrument est décoré de gravures représentant une scène de la crucifixion.
Le fabriquant de guitare le plus éminent de toute l'Europe fut cependant Joachim Tielke de Hambourg (1641-1719). Ses guitares remarquables étaient faites et décorées de matériaux tels que l'ivoire, des écailles de tortue, du bois d'ébène, d'or et d'argent, de nacre, de bois de jaracanda. Ses guitares étaient toutes faites avec ce qu'il y a de plus élevé comme art. Sur l'une de ces guitares, les côtés sont faits d'ivoire gravé d'images. Ces images représentent des scènes de la Genèse. Ses autres guitares sont recouvertes de décorations florales, typiques de Tielke, représentant des scènes mythologiques, une caractéristique de ses oeuvres. Cette tendance envers la décoration raffinée et détaillée, telle que manifestée sur les instruments de Tielke, représente le summum de l'artisanat allemand; cela est comparable à l'artisanat des grands maîtres de la renaissance italienne.
Influence de l'Europe de l'Est
Selon les découvertes, la guitare est apparue en Europe de l'Est dès le milieu du 17ème siècle. En Tchécoslovaquie, les luthiers tchèques furent attirés par la guitare de type battente. Aux cinq cordes doubles de la guitarra battente originale, les Tchèques ajoutèrent une corde simple qu'ils utilisaient pour jouer la mélodie en solo. Les guitares d' Andrees Ott, un luthier de Prague, témoignent de l'impact de l'influence italienne.
La Pologne, dans l'histoire de la guitare, est associée à Jakob Kremberg, poète, chanteur et compositeur de Varsovie qui composa de la musique pour cet instrument. L'oeuvre de Kremberg est importante aussi en ce qu'elle nous donne de l'information sur la manière que la guitare y était accordée: la guitare y était accordée un ton plus bas que dans le cas de la guitare moderne.
Espagne et Portugal
Même si la guitare était moins populaire en Espagne qu'en Italie et n'était pas aussi populaire que la vihuela fut au siècle auparavant, on y retrouve des oeuvres importantes et un nombre d'excellents guitaristes qui commencèrent à être connus dans ce pays.
Un des guitaristes espagnols marquants de l'époque, Francisco Corbera, dédia son oeuvre Guitarra Española y sus differencias de sonos à Philippe IV, roi d'Espagne de 1621 à 1665. Mais le plus éminent guitariste espagnol du 17ème siècle fut Gaspar Sanz.
Sanz étudia la guitare en Italie et aussi l'orgue ainsi que la théorie musicale. Il devint organiste de la chapelle du roi de Naples. Lors de son retour en Espagne, il publia trois livres de musique de guitare en 1674,1675 et 1697. Ces livres contiennent les enseignements de haute valeur de l'auteur en matière d'improvisation et d'interprétation, tout en utilisant les deux manières de jouer la guitare: monodique (plucking) et par accords (strumming). Il pensait que la méthode monodique était plus appropriée pour la musique de danse. Il accordait sa guitare en A-D-G-B-E.
En plus d'être guitariste et organiste, Sanz était aussiun compositeur accompli. La musique en solo représente une grande partie de son livre. On retrouve également plusieurs danses et passacaglias. Sa notation musicale est en majeure partie en tablature mais on y retrouve aussi plusieurs courts passages écrits en notation musicale moderne.
La publication importante suivante, après celle de Sanz, eut lieu à Madrid en 1677. L'auteur en était Lucas de Ribayaz. On y trouve des danses dérivées de mélodies folkloriques.
Peut-être cependant, le plus important compositeur espagnol du 17ème siècle a été Don Francisco Guerau, un prêtre et musicien de la cour de Charles II. Son livre, Poema harmonico compuesto de varias cifres por el temple de la Guitarra Española, publié en 1694, contient quinze passacaglias et dix danses diverses incluant une pavana et un galliard. Dans son livre, il donne une série d'instructions sur la notion de tablature et de l'utilisation des ornements ainsi que des indications très précieuses sur la position des mains et la technique de la guitare, qui offrent un intérêt historique et pédagogique. Il a démontré l'utilisation du barré et il donnait beaucoup d'importance à la position de la main droite et à celle du pouce de la main gauche. Il a contribué à l'essor d'une technique considérablement avancée.
Au Portugal, le roi Jean IV (1603-1656) fonda la bibliothèque de musique la plus complète de l'Europe du 17ème siècle. Un des plus fameux guitaristes du Portugal fut Doisi de Velasco. Son premier livre fut publié à Naples en 1640. Un second ouvrage suivit cinq ans plus tard. Ainsi, plusieurs ouvrages espagnols et portugais furent publiés en Italie durant le 17ème siècle. Cela a rapport au fait que la plus grande popularité de la guitare en Italie attirait les maîtres espagnols et portugais à réaliser qu'ils auraient de plus grands avantages à faire imprimer leurs travaux en Italie plutôt que dans leur pays.
La guitare en Italie
La guitare avait une importance considérable dans la vie musicale italienne à cette époque. Le grand nombre de compositeurs et de guitaristes qui vivaient en Italie à l'époque baroque, et les nombreux instruments de cette époque en provenant, plus que de tout autre pays, et qui existent encore, sont la preuve que ce pays était le centre du monde de la guitare.
On pense que le facteur ayant eu le plus d'importance dans la popularité de la guitare en Italie et à l'enrichissement de sa littérature a été l'introduction d'Espagne du style essentiellement monodique (plucked style) de jouer de la guitare. Pour cette raison, la guitare en Italie en vint à être appelée chitaria spagñuola. Le style monodique (plucked style) de jouer de l'instrument éventuellement remplença le style rasgueado (strumming) par accords qui domina l'art de jouer de la guitare au 16ème siècle italien. Le style monodique était à son tour dérivé de la technique du vihuela que les Espagnols avaient adaptée à leur guitare. Après avoir adopté le terme chitarra spagñuola, les Italiens le popularisèrent graduellement et cette appellation devint générale et demeura pour le reste du 17ème siècle. Le terme "guitare espagnole" vient de chitaria spagñuola utilisé au 17ème siècle.
Les deux techniques (monodiques et par accords), essentiellement différentes, utilisées pour jouer de la guitare coexistaient dans l'Italie du 17ème siècle. La technique monodique (plucking) était écrite en se servant de la tablature. La technique d'arpège des accords (strumming) était rendue grâce à une notation spéciale développée par les compositeurs du 16ème et 17ème siècle. Cette notation spéciale consistait en un tableau d'accords de base, chacun étant identifié par une lettre majuscule.
Les compositeurs italiens du 17ème siècle étaient nombreux, mentionnons: Girolamo Montesardo dont l'ouvrage illustre la musique pour guitare du début du 17ème siècle. Benedetto Sanseverio qui a composé des pièces musicales sous forme de passacaglias, chaconnes, sarabandes.
Le plus éminent guitariste compositeur de ce siècle fut Francisco Corbetta (Corbetti). Corbetta voyaga à travers l'Italie comme guitariste de concert et fit une tournée du reste de l'Europe en remportant un grand succès, ses voyages le conduisant vers plusieurs cours royales. Il était un grand virtuose de la guitare. Corbetta utilisait différents types de tablatures pour écrire sa musique. Il composait selon différentes formes - toccates, passacailles, symphonies, etc.; mais ses plus importantes compositions demeurent ses suites, qui consistaient en des Almandas, Courrentes and Sarabandes. Elles furent les premières suites de l'époque baroque et Corbetta avait l'habitude de les grouper et de mentionner qu'elles devaient être jouées ensemble.
Giovanni Battista Granata a été le plus prolifique des maîtres du 17ème siècle. Ses compositions ont été publiées en sept volumes, chacun d'une taille importante. Ses pièces pour guitare solo comprennent des préludes, toccates, correntes et autres, et étaient complexes.
Parmi d'autres compositeurs italiens importants figurent: Domenico Pelligrini, Ludovico Roncalli. Ces compositeurs écrivaient en tablature comme les autres compositeurs précédemment mentionnés du 17ème siècle. Plusieurs de ces compositeurs voyagèrent à travers l'Europe en emportant avec eux guitare et leur musique. À part les compositeurs et leur musique pour la guitare, il y eut des ouvrages érudits écrits pour la guitare et ses interprètes.
La grande abondance de manuscrits musicaux italiens du 17ème siècle et d'ouvrages publiés est égalée par le grand nombre de guitares de cette époque qui existent encore dans les musées à travers le monde. Contrairement aux guitares des pays nordiques avec leur conception et leurs motifs plutôt uniformes, les guitares italiennes arboraient une grande variété de décoration. Plusieurs fabricants de guitares se distinguèrent quant à leur grand art au cours du 17ème siècle.
Antonio Stradivarius (1644-1737) de Crémone, le plus célèbre luthier italien du 17ème siècle, est renommé surtout pour ses violons, altos et violoncelles inégalés, mais il fut aussi connu pour avoir construit des harpes et des guitares (fig.9-10). Deux de ses guitares nous sont connues.
Le 18ème siècle
Au cours du 17ème siècle, l'Italie était la capitale incontestée du monde de la guitare, elle continua à dominer en ce domaine jusqu'au siècle suivant . À partir de ce moment, cependant, il commença à y avoir de la compétition des pays du Nord. L'Allemagne, où la guitare avait déjà été populaire au début des années 1600, devint de plus en plus un lieu de prédilection dans ce domaine de musique, et bientôt un grand nombre de guitaristes et de compositeurs pour la guitare, dont les accomplissements rivalisaient ceux de leurs congénères italiens, se firent connaître.
La guitare en Allemagne
La musique allemande baroque avait atteint un sommet avec des maîtres tels que Johann Pachelbel (1653-1706), Vincentius Lübeck (1654-1740) et Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Ce siècle connut un grand regain d'intérêt envers le luth. Bach lui-même, en plus de ses nombreuses cantates, passions, suites pour orchestre, concertos et autres pièces, a composé pour le luth.
Cette renaissance du luth fut suivie d'un enrichissement de la littérature musicale pour cet instrument qui se développa pour devenir de plus en plus complexe, ce qui contribua à la hausse de la popularité de la guitare. Le luth, devint donc un instrument de plus complexe au point où, à un certain moment, il possédait pas moins de 24 cordes. En conséquence, bien jouer d'un tel instrument demandait beaucoup d'habileté et d'entraînement, et comme la technique pour y arriver devint de plus en plus difficile, le luth fut de moins en moins accessible, les gens s'en désintéressèrent et se tournèrent vers la guitare.
Le nombre croissant de guitaristes avait pour égal un nombre croissant de compositeurs pour cet instrument. Un certain nombre composèrent pour la guitare solo: Johann Arnold (1773-1806), Friedrich Baumbach (1753-1813) et Johann Christian Franz (1762-1814) étaient certains d'entre eux. Cependant, l'aspect le plus important de la musique allemande de guitare du 18ème siècle est l'utilisation de la guitare dans une variété de combinaisons avec d'autres instruments de musique de chambre, par exemple: guitare et flûte; guitare et basson; guitare, alto et basse.
L'important ouvrage théorique sur la guitare Neu eröffneter theoretischer und praktischer Music-Saal, par Joseph Friedrich Bernhardt Kaspar Majer, mérite d'être cité. Cette publication constitue la première référence connue à une guitare à six cordes. D'après Majer, cette guitare était accordée en D-A-D-F#-A-D.
Une guitare à cinq cordes, provenant d'Italie, fut apportée à Weimar en 1788 par la duchesse Amalia von Weimar. Cet instrument servit de modèle au célèbre fabricant de guitares Jacob August Otto (1760-1829) pour ses premières guitares. Les guitares réalisées en se basant sur cet instrument devinrent très populaires dans le sud de l'Allemagne. Au cours des dix dernières années du 18ème siècle, un certain chef d'orchestre de Dresden, du nom de Naumann, demanda à Otto d'ajouter à sa guitare à cinq cordes une sixième corde de basse conformément à la pratique italienne.
La guitare devenue populaire en Allemagne, s'implanta dans les pays plus au nord. Au Danemark, Peter Schall (1762-1820) violoncelliste, a composé des airs et concerts avec accompagnement de guitare.
La guitare en Belgique et en Hollande
La Belgique a produit un nombre d'excellents guitaristes parmi lesquels se trouvait François Le Cocq, un violoniste avec l'Orchestre de la cour de Bruxelles. Il a écrit de nombreux ouvrages pour la guitare en tablature française (Recueil de pièces de guitare). Par après, il publia une anthologie de la musique de guitare des maîtres du 17ème siècle.
En Hollande, la famille Cuypers, fabricants d'instruments de musique renommés, faisaient aussi des guitares. Ils devinrent prospères avec des représentants à La Haye et à Amsterdam.
La guitare en Europe de l'Est
L'intérêt envers la guitare dans les pays du Nord de l'Europe n'avait d'égal que celui manifesté dans les pays de l'Est comme en Bohême, Tchécoslovaquie et en Russie. Jean-Baptiste Wanhall (1739-1813), un bohémien, a composé de la musique pour orchestre de chambre incluant la guitare.
En Tchécoslovaquie, la guitare, comme instrument d'interprétation, vit sa tradition s'enrichir grâce à des compositeurs comme Heinrich Dringeles et des fabricants de guitare comme Jean Bourgard qui travaillait à Prague. Ce dernier produisait, en plus de guitares, des mandolines, contrebasses, luths, guitares anglaises et une "guitare mécanique".
Vers la fin du 18ème siècle, la guitare scommença à s'enraciner solidement en Russie. Les précurseurs en fabrication de guitare apparurent vers cette époque. L'un d'entre eux était Ivan Andreyevitch Batov. Il avait établi son atelier à Ulm en 1780. À cet endroit ont été fabriqués une variété d'instruments musicaux incluant des guitares, balalaïkas, violons et violoncelles.
La guitare en France
Bien qu'il soit vrai que plusieurs des guitaristes mentionnés jusqu'à présent fussent membres d'orchestres de cour, c'est en France que la guitare a atteint le statut d'instrument par excellence pour la noblesse. Ici, la tendance consistant à associer la guitare à l'élégance devint spécialement important et se refléta par la suite dans les nombreuses oeuvres d'art dans lesquelles cet instrument est illustré. Les plus célèbres sont les peintures d'Antoine Watteau (1684-1721) dans lesquelles de jeunes hommes et femmes se baladent nonchalamment dans des scènes champêtres et jouent de la guitare. D'autres artistes français ayant illustré la guitare dans leurs oeuvres sont Jean-Baptiste Pater et Ollivier.
Les Français également produisaient des guitares qui étaient des oeuvres d'art. Ils développèrent leur art en suivant les mêmes méthodes de construction utilisées précédemment et représentées par l'instrument construit par René Voboam au 16ème siècle (fig.Cool. On peut observer une continuité de cet art sur un nombre d'instruments du 18ème siècle.
L'instrument fabriqué par Francisco Lupot est un exemple de guitare à six cordes du 18ème siècle, elle date de 1773. La guitare Salomon est un autre exemple. Elle a été fabriquée à Paris vers 1760 (fig.11).
Un genre plus inusité de guitare semble avoir été développé vers cette époque: la guitare basse. Cet instrument avait un surplus de cordes à l'extérieur du manche qui étaient attachées à une tête d'accordage séparée. Une guitare basse, fabriquée par Gérard J. Deleplanque, en 1782, avait six cordes simples sur le manche et quatre cordes basses à l'extérieur du manche. Ce type de guitare à dix cordes devait plus tard devenir extrêmement populaire durant la deuxième moitié du 19ème siècle, elle fut connue sous le nom de chitarra decachorda. Cette guitare a survécu jusqu'aux premières années du 20ème siècle.
La Révolution française de 1789 a forcé plusieurs nobles à s'exiler mais heureusement n'a pas signifié l'oubli pour la guitare. Au contraire, elle a connu, avec le temps,un plus grand degré de popularité du fait de son adoption par les classes populaires. Sûrement, la guitare n'aurait pu que difficilement atteindre ce degré de popularité avant et après la Révolution sans les efforts et travaux des compositeurs et musiciens-interprètes.
Interprètes et compositeurs du 18ème siècle
L'un d'eux était Trille Labarre, un virtuose de la guitare. Il composa de la musique pour guitare seule, guitare et violon et pour guitare et voix.
Un autre s'appelait Antoine Marcel Lemoine (1763-1877), un fameux virtuose qui jouait aussi du violon et qui composait.
B. Vidal était à la fois interprète, professeur et compositeur. Il écrivit une Nouvelle Méthode pour guitare.
Peut-être le personnage le plus remarquable dans l'histoire de la guitare du 18ème siècle en France est Charles Doisy. Il jouait à la fois de la guitare à cinq et à six séries de cordes et il écrivit un traité, Principes généraux... pour les deux instruments. Compositeur prolifique, il a laissé environ deux cents oeuvres pour guitare solo, guitare et piano, guitare et cordes, et pour guitare et cuivres.
Les Folies d'Espagne était un thème très populaire connu à travers l'Europe. Doisy composa pas moins de cinquante variations sur ce thème. Les Italiens Arcangelo Corelli et Alessandro Scarlatti écrivirent également des variations sur ce thème.
Tandis que la guitare progressait dans les différents pays d'Europe, l'Espagne avançait plutôt lentement à ce niveau. Le nombre de guitaristes espagnols, de compositeurs, et de fabricants de guitare était moins important comparativement à ce qu'il avait déjà été dans le siècle antérieur et à ce qu'il devait être dans le siècle à venir.
Durant les siècles précédents, la guitare avait existé dans l'ombre de la vihuela. À cause de cela, l'école espagnole de fabrication de guitare ne commença à s'épanouir que vers la fin du 18ème siècle. Vers cette époque, les ateliers de José et Juan Pages devinrent actifs de 1790 à 1819 à Cadiz, ville reconnue comme centre de fabrication d'instruments musicaux (fig.12)
José Benedict et Francisco Sanguino ont exercé une influence considérable dans l'évolution vers la guitare moderne.
Juan Matabosch, qui travaillait à Barcelone, fait partie des importants fabricants espagnols de guitare de la fin du 18ème siècle. La première guitare de Fernando Sor a été fabriquée par Matabosch.
Santiago de Murcia était un des plus importants guitaristes de l'Espagne du 18ème et fut l'un des derniers à utiliser la tablature.
Fernando Ferandière jouissait d'un rang élevé à titre de guitariste au 18ème siècle et Dionisio Aguado en parlait en termes élogieux. Ferandière a été un compositeur prolifique remarquable. Il a composé 235 oeuvres qui ont été publiées entre 1785 et 1799. La plus importante contribution de Ferandière, cependant, reste son Arte de tocar la guitarra española por musica, une méthode écrite en notation musicale moderne pour la guitare à six cordes, publiée à Madrid en 1799.
Une autre méthode intitulée Principios para tocar la guitarra de seis ordenes, de Don Frederico Moretti, un compositeur d'origine italienne, vit le jour presque en même temps que l'oeuvre de Ferandière. La méthode de Moretti a établi les principes de base de la technique de la guitare moderne et forma la base sur laquelle des améliorations ultérieures furent apportées. Moretti était très apprécié par F. Sor et Aguado pour son travail et ses innovations.
L'amour des Espagnols pour la guitare a été reflété par la fréquence d'apparition de cet instrument dans les oeuvres d'artistes tels que Francisco Goya (1746-1828). Dans Bravissimo, l'une des peintures de Goya, l'attention est attirée par la représentation de la guitare sur des thèmes d'une autre époque, comme toile de fond
D'autres oeuvres d'art espagnoles montrent un déclin de la popularité de la guitare dans les cercles aristocratiques et son émergence comme instrument national de l'Espagne.
Il y avait peu de fabricants de guitare au Portugal à la même époque. Parmi ces fabricants, le noms de José Pedeira Coelho, Miguel Ancho et Vieyra nous sont connus (fig.13).
L'Italie, malgré une faible diminution de popularité de la guitare au 18ème siècle, a maintenu son rang comme centre de cet instrument en Europe grâce à sa contribution à l'évolution de la guitare. Les compositeurs italiens écrivirent un grand nombre d'oeuvres et, comme les interprètes guitaristes et même les fabricants de guitare, voyagèrent beaucoup, donnant aux nombreux autres pays une idée de l'importance de leurs réalisations.
Parmi les nombreux compositeurs italiens pour la guitare, le plus célèbre a été Luigi Boccherini (1746-1805). Il voyagea beaucoup, comme plusieurs de ses contemporains, à titre d'interprète violoncelliste en compagnie du fameux violoniste Manfredini. Ces deux musiciens furent invités à Madrid où le frère du roi, l'infant Infante Don Luis, engagea Boccherini à titre de compositeur et interprète. Plus tard, Boccherini remplit des fonctions similaires pour le roi de Prusse. Après cette période, Boccherini étudia la guitare et fut invité à composer des partitions de guitare. En 1799, Boccherini composa une Symphonie Concertante pour guitare, violon, hautbois, violoncelle et contrebasse. Cependant, la majorité des oeuvres pour guitare de Boccherini est rassemblée sous forme de manuscrit.
Les grands progrès réalisés en Italie du côté du développement de la guitare eurent des répercussions à travers les autres parties du monde, car c'est pendant ce siècle que la guitare fut popularisée dans le Nouveau Monde, en particulier en Amérique du Sud. L'Argentine avait déjà produit un nombre de guitaristes. Parmi ces derniers, il y avait Manuel Macial et Antonio Guerrero, qui devinrent assez célèbres.
Les réalisations seules des artisans italiens auraient destiné l'Italie à occuper une place marquante dans l'histoire de la guitare. Ce fut grâce au travail de ces artisans italiens que la guitare fut construite avec beaucoup d'emphase sur une décoration élaborée de même qu'un style classique et fonctionnel.
Guitare à six séries de cordes
Incontestablement, le facteur le plus important dans l'évolution de la guitare a été l'ajout de la sixième corde. Cela a été sans doute une innovation propre au 18ème siècle, tout comme la guitare à cinq cordes était un produit du 16ème siècle. L'origine italienne de la guitare à six cordes s'appuie sur plusieurs arguments:
1) La chitarra battente italienne (fig.6-7) de la fin du 17ème siècle au début du 18ème siècle était faite d'un arrangement de six séries de doubles cordes.
2) Une publication de J.F.B.K. Majer datant de 1732 indique la façon d'accorder une guitare à six cordes.
3) La première guitare allemande à six cordes de Otto, a été construite selon la méthode italienne.
On ne connaît pas la date précise où la guitare à six cordes simples a remplacé la guitare à six cordes doubles. Cependant, il est possible de supposer sans trop de risque d'erreur que la guitare à six cordes simples remonte au milieu du 18ème siècle. Vers la fin de ce siècle, la guitare à six cordes simples avait éclipsé tous les autres types de cet instrument.
Donc, la guitare à six cordes était devenue la norme. La rosette fut remplacée par un trou plus grand, tandis que le manche fut allongé et on lui adapta des touches surélevées allant jusqu'à la rosette. Dix-neuf frettes métalliques fixes devinrent éventuellement la norme. Le chevalet était surélevé, la caisse élargie, et un barrage en forme d'éventail fut introduit sous la table de résonance afin de supporter des cordes plus tendues que les anciennes. Les cordes hautes furent faites de boyau (remplacé par du nylon, plus durable, après la Seconde Guerre mondiale), les cordes de basse, de métal enroulé sur de la soie (ou, plus récemment, autour d'un fil de soie). La notation en tablature devint démodée, la musique pour guitare étant universellement écrite en clef de sol, sonnant un octave plus bas que l'écriture. [Sparks, Paul, 1997]
Guitares bizarres
Au cours du 17ème siècle, la guitare a connu un certain nombre de changements dans sa structure. Des instruments nouveaux et insolites furent mis au point et furent à la vogue, des innovations furent essayées, dont certaines qui ont tenu bien au-delà du 19ème siècle.
La tentative pour obtenir un meilleur son a motivé plusieurs luthiers à expérimenter diverses formes de guitare. Les luthiers étaient aussi très attirés à cette époque par la bizarrerie et la nouveauté.
Les guitares les plus spectaculaires mises au point au cours des 18ème et 19ème siècles furent probablement la guitare-lyre et la guitare-harpe qui étaient proche parentes ainsi que la harpolyre.
Harpolyre: (www.harpguitars.net)
Inventée par Salomon en 1829,c'était une guitare-harpe à plusieurs manches (trois). Le manche du milieu avait six cordes comme une guitare. Le manche de gauche, sept cordes de basse accordées de façon chromatique du la au mi bémol. Le manche de droite avait 8 cordes accordées de façon diatonique en clé de do.
Harpolyre: (www.harpguitars.net)
Elles ont toutes été ,ises au point durant la période 1798-1830 à Londres sauf la Levien à Paris. Edward Light en a été l'inventeur le plus prolifique (ses instruments étant construits dans l'atelier de Barry), d'autres inventeurs ont été Clementi, Harley, Wheatstone, Ventura, et finalement, Levien à Paris.
Guitares-harpes avec frettes. Rarement, surtout avec l'harpolyre de Salomon, on connaît d'autres instruments fabriqués pour être accordés et jouéscomme guitares-harpes, mais avec des frettes sous toutes les cordes.
La guitare-lyre était faite d'un manche simple situé entre une paire d'appendices en forme d'ailes.
La guitare-harpe avait trois manches, chacun possédant six ou sept cordes. Seulement un manche pouvait être joué à la fois.

Une guitare ayant une caisse de résonance agrandie fut construite en Angleterre. L'agrandissement de cette caisse de résonance se traduisait par une longue saillie rectangulaire possédant sa propre rosette. Cela était probablement une tentative dans le but d'améliorer la qualité du son de l'instrument en augmentant la résonance de la caisse.
Plusieurs de ces innovations furent rejetées aussitôt qu'elles se révélèrent impratiques, toutefois, trois de ces modifications de la guitare de base trouvèrent un certain degré d'acceptation.
En premier lieu mentionnons la guitare de basse, qui était une guitare standard avec des cordes basses en surplus dont le nombre allait de deux à six. Ces cordes de basse supplémentaires étaient attachées à une seconde tête d'accordage liée au manche principal rendu courbé, ou en intégrant à la caisse un second manche lisse (sans frettes) muni d'une tête d'accordage.
Les deux autres types de guitares modifiées ayant eu une certaine popularité - the terzguitare et la quartguitare - étaient proches parentes. La première était plus petite que la guitare moderne et était accordée une tierce mineure plus haute: G-C-F-Bb-D-G. La dernière était plus petite encore et était accordée une quarte plus haute que la guitare moderne: A-D-G-C-E-A. Plusieurs compositeurs, dont Giuliani et Diabelli, écrivirent pour ces instruments. La guitare basse, la terzguitare et la quartguitare n'ont pas subsisté au-delà du premier quart du 20ème siècle. ...à suivre!
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